Le rendez vous pour le co-voiturage était fixé à 8h sur le parking de la halle des sports d’Auterive.
A l’heure dite tout le monde est prêt à embarquer après avoir soigneusement calé dans la soute les victuailles prévues pour l’auberge espagnole .
De fait nous étions partis pour un voyage au delà des frontières de notre quotidien.
A peine parvenu sur les coteaux en direction de Cintegabelle , Francis ralentit le temps d’admirer la brume qui flotte sur la vallée alors que le ciel s’est mis à la couleur du jour : Potimarron.
Rappel utile et notre pilote remet les gaz car pour parvenir à destination , nous devons survoler pas moins de 3 départements.
Moins de 50 kms et une heure plus tard nous atterrissons à la Serette .
Le ciel est dégagé mais la température extérieure est fortement influencée par le vent d’autan qui s’est invité à la fête. Après un rapide briefing , nous nous mettons en action sous la houlette de Nathalie , Jimmy et Julien , bientôt rejoints par Laurence , Xavier et Mathilde et enfin par Agathe et sa maman Virginie.
Très rapidement les caissettes bleus et rouges qui ont fleuries dans les rangs se remplissent des désormais fameux trésors de la Serette.
De la plus petite au plus grand , 3 générations d’amapiens s’activent pour acheminer les cucurbitacées jusqu’aux palettes où le rangement méthodique est effectué après ablation partielle du pédoncule si nécessaire par les Ribeiro afin de préserver l’intégrité des fruits de leurs efforts quotidiens. Mais cet atelier est également l’occasion d’un voyage fantastique.
Spaghetti , Bleu de Hongrie , Hokkaido , Butternut , Shiatsu , Futsu autant d’étapes commentées par nos hôtes. Le temps de changer de parcelle en croquant avec bonheur au passage les dernières tomates plantées en pleine terre et nous prenons la direction de la cantine sous la serre. La température est beaucoup plus clémente et favorise les échanges conviviaux autour du buffet où l’inventivité de chacun trouve sa place sur une base commune de légumes locaux .
Mariage du potimarron et du Roquefort , pizza maison sur base de farine produite par Serge où tomates et courgettes s’allient aux anchois et aux olives , salade de carottes et chou et quiche... lorraine.
La conversation ponctuée par quelques gorgées de liquides variés permet d’évoquer les sources culinaires de chacun. 3 écoles , reflétant une indispensable biodiversité , se distinguent mais se retrouvent sur le caractère indispensable de la qualité des produits.
L’adepte de la " vrai vie " avec comme bible : " le Grand livre Marabout de la cuisine facile des légumes et ses 500 recettes " , les habitués du numérique et de Marmiton et les aventuriers défricheurs d’espaces culinaires qui ne se privent pas de partager leurs secrets lors des distributions hebdomadaires ou sur leur page Facebook.
Le temps des desserts chocolatés et de l’emblématique croustade locale est venu avant la visite de la " maternité " où des brownies sur lesquels pointent les prémices des légumes qui garniront nos paniers sont soigneusement préservés des aléas climatiques.
Nous sortons enfin pour une balade digestive et " pédagojique " où nous découvrons les 10000 pieds plantés de ces baies aux vertus médicinales exceptionnelles qui poussent du Nord Ouest de la Chine à la Mongolie et bientôt en Ariège.
C’est sur ce pari sur l’avenir que s’achève pour un temps ce voyage en ce lieu où le respect de la terre , l’éthique et le sens du partage sont cultivés au quotidien.
Les dates des prochains départs vous seront communiquées par la Cie Cassagnous qui vous propose pour patienter ces quelques images de notre photographe embarqué Antoine.

Christian