Point cultures au 15-06-2008
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Nous étions 10 adultes et 10 enfants et adolescents à rallier la ferme Vignard ce dimanche là.
Après un pique nique au sommet des collines (magnifique vue sur le paysage et l’exploitation de Pierre Yves et Michèle) nous sommes redescendus pour une visite des cultures avec Michèle. Pendant la visite la plupart des enfants sont allés voir les animaux avec Pierre Yves.
Après une cueillette de haricots verts, nous avons pris congé.
Merci à Michèle et Pierre Yves de nous avoir consacrés de leur temps. Cette journée a été agréable et bien remplie.
Parcelle du bas : Haricots vert pongo : Michèle en a ramassé 20 kg pour mardi. Il faut faire une récolte tous les 2 jours (voire tous les jours si la météo était meilleure)
En cas de pluies comme en ce moment, Michèle est contrainte d’étaler les haricots après la cueillette pour les faire sécher et éviter leur pourrissement.
Les rangs de concombres sont très abîmés malgré le plastique protecteur au sol.
La moitié des pieds sont irrécupérables à cause du mauvais temps (trop d’eau, pieds cassés par le vent) et des pucerons qui flétrissent les feuilles : la plante végète au lieu de croître. Sur les 2 rangs de concombre, la disparité trop importante de développement des plants et de leurs fruits ne permet pas une récolte suffisante. En conditions moyennes (plus habituelles), la culture serait plus homogène et chaque pied donnerait en ce moment à peu près autant donc des récoltes suffisantes pour l’AMAP.
Les pieds de melons sont dans le même cas.
Lorsque les conditions météo sont durablement mauvaises, comme en ce moment (il est tombé les trois dernières semaines ce qu’il tombe en trois mois habituellement), cela s’accompagne de maladies associées. L’an dernier Michèle n’avait eu que très peu de problèmes avec les pucerons. Cette année le problème concerne la plupart de ses cultures et touche en particulier la serre.
Tomates : les variétés russe, cornue des Andes, dwarff et estiva ont en moyenne 50 cm. Certains pieds portent de petits fruits encore verts.
La variété russe est cette très grosse tomate à chair de consistance très fine que nous avons eu l’an dernier. Après une grosse incertitude, Michèle a finalement pu obtenir des graines du CIVAM de l’Aude (Centres d’Initiatives pour Valoriser l’Agriculture et le Milieu rural) (cf point culture du 12-02-08). Cette année elle fera attention à garder des graines. Rustique, cette variété produit plus de "gourmands" que les autres variétés ce qui oblige à passer plus souvent dans les rangs pour les casser.
La variété estiva est plus classique, c’est une valeur sûre avec laquelle Michèle compte plus facilement obtenir une récolte correcte.
Les aromatiques :
Le long des rangs de tomates, les pieds de basilic (env 15 cm de haut) sont censés éloigner les insectes.
Juste à côté se trouve du persil (variété géant d’Italie).
Cette année Michèle tente la coriandre : les plants sont levés et font pour l’instant environ 1 cm de haut.
Plusieurs rangs de haricots verts cupidon ont également souffert du trop plein de pluie qui engorgeant le sol, asphyxie les racines : les plants sont jaunissants. La croissance ainsi ralentie hypothèque les futures récoltes qui risquent d’être plus tardives que prévu et moins fournies.
Normalement, Pierre Yves devrait passer la motobineuse pour butter les pieds mais c’est impossible avec une terre trop humide : au lieu d’ameublir la terre et de l’aérer, l’argile donnerait de gros paquets qui durciraient ensuite ce qui n’est pas favorable à la pousse des racines.
Ce problème d’engorgement de la terre fait prendre du retard au plan de culture prévu par Michèle.
Par exemple La terre, juste au-dessus des patates, parcelle du haut, devrait être encore travaillée : Pierre Yves a déjà passé la griffe, il faudra ensuite passer la herse rotative pour pouvoir planter les betteraves.
Autre exemple : des pieds de melon germés dans de petits pots sous la serre et arrivés à maturité depuis 15 jours pour être repiqués en plein champs, attendent que ce soit possible. Michèle les sort un peu de la serre pour freiner leur pousse malgré cela ils ont déjà commencé à s’étioler.
Nous avons pu voir des rangs de salades Carmen (env 10 cm de haut), repiqués à partir de plants venus sous la serre. Elles seront prêtes à être récoltées cet été. Michèle a choisi cette variété parce qu’elle est mieux adaptée à cette saison que d’autres.
Des pieds de blettes variété Blanche de Provence sont encore petits.
Les rangs d’échalotes du Gers (obtenus à partir de bulbes donnés par Emile) et les rangs de céleris branche sont jaunis (là encore asphyxie des racines).
Deux rangs complets de pastèques et de melons sont perdus à cause de la combinaison sol engorgé + pucerons en excès.
Les rangs de patates de cette parcelle ont également souffert (des flaques se sont formées à chaque orage) et l’humidité a favorisé l’apparition du mildiou. Michèle a traité à la bouillie bordelaise mais à cause des pluies persistantes cela n’a pas été assez efficace : le feuillage des pieds est abîmé or pour la pomme de terre, plus le feuillage est fourni plus il y a de tubercules.
Cette partie du terrain de Michèle et Pierre-Yves est la plus faiblement pentue ce qui explique les dégâts dus à l’engorgement. Au moins la digue bordant la partie supérieure des cultures limite-t-elle l’arrivée d’un excès d’eau de ruissellement de l’amont du bassin versant. Cette configuration de terrain a sans doute contribué à limiter les effets des orages. Placé comme il est, le lac protège les cultures de ce genre de problème fréquent (cf copie messages « correspondants intempéries » du Réseau AMAP Midi-Pyrénées transmises par Martine).
Un rang de courgettes variété Foxie et un autre de concombres s’en sortent beaucoup mieux car plantés bien plus récemment que les pastèques et les melons.
En tout Michèle a prévu 3 "générations" de melons de façon à assurer l’étalement des récoltes. C’est la première qui est ainsi presque détruite. La seconde est actuellement en train de germer dans de petits pots sous la serre…
Entre les pertes et les retards de croissance, les récoltes de cucurbitacées (concombre, melon, pastèques, courges) sont donc en partie compromises pour cette année. C’est dommage car se sont des cultures assez coûteuses (semences et plastiques onéreux) et que c’est beaucoup de travail pour un résultat qui ne sera peut-être pas à proportion.
Michèle a fait aussi des céleris raves : elle les a d’abord semés à la volée dans des caisses avec du terreau en mars. Quand les plantules ont été levées, chacune d’elles a été repiquée dans une motte à salade (petit cube de terreau compact) pour pouvoir croître encore un peu. Enfin elles ont été à nouveau repiquées en avril cette fois en plein sol.
En ce qui concerne les épinards, Michèle avait un peu surdimensionné la culture pour être certaine de récolter assez. La croissance des plantes a été meilleure qu’escomptée.
13 sillons d’oignons secs à arracher en septembre (variétés dites "doré de Parme", "Rocodoro" et "rouge de Villemagne") ont été obtenus à partir de semis fait en mai. Sortant de terre trop près les uns des autres, les pieds sont repiqués fin mai. NB : Villemagne est un village situé à 10 km de Montolieu. Chaque année Michèle garde des graines de pieds qu’elle laisse fructifier.
Pour cet été Michèle a aussi planté 1 rang d’oignons blancs (variété rebouillon).
Deux rangs de choux prospéra ont été récoltés à moitié, ce sont les choux verts distribués en ce moment.
Les rangs de fèves n’ont presque plus de feuilles : les pluies les ont fait noircir et chuter mais les gousses restent attachées. Au jour de la récolte il restait deux récoltes de fève à faire. Quatre des huit sillons de fèves avait été plantés avec un décalage de 1 mois pour permettre l’étalement des récoltes. Les pieds de fèves gyrobroyés permettent un apport d’azote au sol. En absence de ce matériel coûteux, Pierre Yves utilise la tondeuse familiale pour un résultat proche.
Cultures de la serre : Michèle et Pierre Yves ont de gros problèmes avec les pucerons qui ont abîmés principalement les pieds de courgettes, ceux de poivrons et dans une moindre mesure (pour l’instant ?) d’aubergines.
Au début de l’arrivée des insectes, Michèle a du arracher toutes les feuilles des pieds de courgettes sur plus d’un tiers de la longueur des rangs pour donner un coup d’arrêt à leur progression. La plante étant entièrement chlorophyllienne (toutes les parties de la plante peuvent utiliser l’énergie solaire pour métaboliser) le feuillage a été remplacé en un peu moins de 3 semaines. Mais le problème posé par ces insectes piqueurs-suceurs persiste et Michèle arrache chaque jour de nombreuses feuilles et des petites courgettes pour continuer à freiner leur propagation, ce qui explique que nous ayons moins de courgettes que l’an dernier à la même époque.
Les plants de betteraves pour toute l’année devraient être déjà repiqués en plein champ depuis 15 j. Un repiquage avec cette humidité les ferait pourrir sur pied.
Nous avons vu des salades carmen germées depuis 1 semaine.
Michèle et Pierre Yves prévoient de s’équiper d’une seconde serre l’an prochain. D’une part pour permettre une meilleure rotation des cultures (par ex des courgettes auront été cultivées dans la serre actuelle pendant deux ans, il faudrait une interruption de 2 ans de cette culture). D’autre part cela permettrait de faire des semis d’avance en plus grande quantité, Michèle aurait moins de difficultés pour sécuriser ses cultures.
La serre actuelle a été achetée d’occasion ce qui est de plus en plus difficile à trouver. Il faudra peut-être que Michèle et Pierre Yves investissent dans une serre neuve avec un système d’irrigation (de l’ordre de 7000€).
Petite parcelle en triangle : Les pieds de fraises sont en fin de production pour cette année. Ces variétés (5 en tout), très productives, permettront encore des récoltes au printemps prochain mais il faudra alors les arracher : même vivace, plus une plante est productive moins elle peut l’être longtemps.
Les rhubarbes pourront peut-être être récoltés en automne, plus certainement au printemps prochain (age actuel des pieds : environ 1 ans).
Parcelle du haut : 5 rangs de potimarrons (1 variété verte et l’autre rouge) et de citrouilles ont été plantés. Les pieds font environ 10 cm de haut.
Michèle a fait un essai en semi direct de betteraves. Le résultat n’est pas utilisable.
Des poireaux d’automne font 25-30 cm. Pierre Yves doit passer la houe dans les rangs pour limiter la croissance des herbes adventices qui concurrenceraient trop les poireaux. C’est un travail très physique plus pénible en ce moment vu la lourdeur du terrain.
D’autres rangs de poireaux prévus pour l’automne poussent. Désherbés en partie avec l’aide de quelques amapiennes et iens 3 semaines plus tôt quand ils ne faisaient encore que 3 cm, ont bien poussés. Ils font maintenant 20 cm et Michèle et Pierre Yves les ont désherbé une autre fois entre temps. Trop serrés, il faudra bientôt les repiquer en les espaçant correctement en juillet.
12 sillons de patates sont à butter (favorisation de la croissance des tubercules).
Les carottes de nos paniers ont été semées le premier janvier, celles de cet hiver devront l’être avant le 15 juillet.
Les 2 rangs d’asperge ont été récemment désherbés. Comme les rhubarbes, les pieds ont 1 an et seront récoltable au printemps prochain (plante bisannuelle).
Petits ajouts :
Le 21-06-08 :
Après 2 journées très chaudes succédant à la longue période de pluie, le terrain a durci trop rapidement, piégeant les plantes dans un "carcan" trop dur pour une bonne croissance. Pierre Yves a du travailler le terrain dans tous les rangs pour ameublir le sol et "libérer" les plantes.
Le 25-06-08 :
Plusieurs rangs de carottes ont mal levé et se sont révélés trop clairsemés. Michèle va donc retravailler la terre et se faire prêter une semoir pneumatique. Cela doit être fait avant mi-juillet, pour rester dans les fourchettes prévues dans le plan de culture.
Deux rangs de poireaux ont été perdus en une journée à cause de la chaleur malgré l’arrosage la veille et celle prévue le lendemain.
Le but de ce compte rendu est seulement d’ouvrir une petite fenêtre sur l’activité de Michèle et Pierre Yves comme indiqué dans la charte des AMAP.
Les détails donnés ne sont pas faits pour faire pleurer dans les chaumières amapiennes… L’indication de difficultés rencontrées par Michèle et Pierre Yves peut donner une impression négative mais ces infos sont surtout révélatrices des difficultés liées à ce type d’agriculture.
Cela n’empêche pas de voir aussi le résultat final positif et l’engagement que cela peut représenter pour Michèle et Pierre Yves.